AGORA
Suite à son élection en 2017, le front national s’est attaché à redonner la parole aux Français en numérisant l’institution judiciaire nationale à travers le dispositif Agora. Nous avons demandé à deux représentants du gouvernement de faire une présentation de ce dernier aux élèves de première de la ville de Villefontaine, en Isère, afin de les sensibiliser et de les préparer à son utilisation dès leur majorité.
Publicité du dispositif Agora, Ministère de la justice
La numérisation des institutions
Ce mois de mai est marqué par le quinzième anniversaire de l’arrivée au pouvoir du Front National. Louis Le Pen vient d’être réélu et entame, comme sa mère par le passé, un second mandat.
En quinze ans de présidence, le Front National bouleverse la vie politique française. Sa collaboration avec les États-Unis de Trump et la Russie de Poutine la coupe du reste de l’Europe, créant ainsi des tensions avec ses pays frontaliers, notamment l’Allemagne. Ainsi, la politique d’immigration est durcie , le protectionnisme renforcé et la monnaie nationale retrouvés. Ces décisions permettent une diminution du chômage, une augmentation du pouvoir d’achat et par conséquent une relance de l’économie française.
Cependant, la présidence Le Pen est principalement marquée par le passage à la VIe République et le débat de la numérisation des institutions.
Schéma représentant l’organisation des institutions de la VIe république
Suite à la réussite de la réforme parlementaire de 2028 donnant le pouvoir législatif aux citoyens, l’état met à l’essai depuis le 1er juillet 2030, le dispositif Agora, s’attaquant à l’automatisation de l’appareil juridique français. Ce système répond à la volonté de l’État de réaliser des économies en fermant les tribunaux, tout en redonnant la parole aux citoyens. En effet, l’agitation du début du XXIe siècle, marqué par des affaires houleuses, ayant révolté la rue à de nombreuses reprises, telles que l’affaire Zyed et Bouna, l’affaire Théo, ou encore l’affaire du Dr Grimard en 2025, décida le gouvernement à mettre en place une justice démocratique et instantanée.
Objectifs resultant des révoltes citoyennes des dernières années
Révolte suite à l’affaire Théo, victime de violence sexuelle policière, 2017
Agora
Agora, est un dispositif oculaire de lentilles augmentées imaginé par le CNRS permettant à chaque citoyen de devenir acteur du système judiciaire. Chaque mois, un panel de juges, représentatif de la population, est tiré au sort, et chacun de ses membres se voit remettre le dispositif en gendarmerie. Ainsi équipés, les juges peuvent alors juger les citoyens en attente de sentence, en choisissant une des peines prédéfinies par une intelligence artificielle faisant également jurisprudence.
Dispositif Agora, Ministère de la justice
Le juré dispose de deux modes de jugement, tous deux devant être utilisés par le juré pour lui permettre de remplir sa mission. Lorsque le juré croise un citoyen coupable, celui-ci pouvant aussi bien être un inconnu qu’une connaissance ou un proche, une animation graphique apparaît sur ses lentilles suivie du fait reproché et des peines proposées. Le mode géolocalisation l’amène à juger les personnes qu’ils croisent dans son quotidien.
Le mode aléatoire lui propose de juger des personnes sur tout le territoire.
Par ailleurs, l’interface lui indique les compléments d’information à aller chercher pour l’aider à choisir la peine qu’il pensera adéquate. La peine devient effective lorsqu’un seuil de votes, défini par l’IA, est dépassé.
Fonctionnement global du dispositif Agora
L’État peut proposer à un juré qui a bien rempli sa mission d’être reconduit s’il le souhaite. Il pourra de la sorte monter en grade, juger des infractions, crimes ou délits plus sévères, et recevoir des récompenses, comme des réductions d’impôts plus importantes.
Critères d’évaluation permettant de distinguer les bons des mauvais jurés
Tableau définissant les grades ainsi que des jugements et des récompenses associés
Une diversité de jurés
Notre mission de sensibilisation nous a amenés à rencontrer l’ensemble des acteurs d’Agora. Que ce soit des jurés aux avis divergents, prenant le dispositif soit comme un devoir de citoyen, soit comme un jeu, ou soit comme contraire à la vie privée, des coupables en attente de jugement ou encore des personnes détournant le système, toutes nous ont permis de créer le paysage de ce nouvel outil donnant, dans toutes les mesures, la parole aux citoyens.
Antonin, 26 ans, Paris, Secrétaire enseignant, Grade expert absolut
Emma, 21 ans, Lyon, Community manager, Grade confirmé
Antoine, 39 ans, Villeurbanne, Restaurateur, En attente de jugement pour homicide involontaire
Tom, 47 ans, Le Havre, Docker, Grade débutant
Lucas, 23 ans, Colmar, Étudiant, Hacker
Un pas en dehors de la fiction, les débats sur “nos voies/x” : Une justice démocratique, citoyenne et instantanée
En promouvant une justice incarnée par la population, Agora questionne le système judiciaire actuel, reposant sur une constitution et un code pénal écrit universel. En supprimant le métier de juge et d’avocat et en les remplaçant par une intelligence artificielle et une application, le dispositif propose une justice plus proche de la population, mais pouvant varier selon une multitude de critères propre à la personnalité de chacun. Ainsi, ce système démocratique vit chaque jour à travers le jugement d’hommes et de femmes d’âges, de professions, d’origines, de cultures, de capacités intellectuelles, de caractères, d’humeurs, mais encore d’impartialité, de motivations, ou d’implications différentes.
Sous prétexte de participation directe c’est le rétablissement d’une vindicte populaire. La loi du suffrage remet en cause le principe de l’universalité de la loi, et plus grave les arbitrages procèdent d’une opacité totale sans contre-pouvoir (absence du barreau). Dès lors que l’exécutif, le législatif et le judiciaire fusionnent c’est le rétablissement de l’absolutissisme.
Publicité du dispositif Agora, Ministère de la justice